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"L'union fait la force"

 

Il était prévu de longue date d’aller voir si nos cousins belges avaient des ballons aussi ovales que les nôtres. C’était prévu en fait depuis le tournoi de Lanester l’an dernier. Tournoi je vous le rappelle, gagné de haute lutte alors que des tourmentes « environnementales Â» soufflaient pour couper des têtes. Non seulement les têtes ne sont pas coupées, mais elles sont très actives. Et donc, le projet « Belgique Â» a vu le jour, comme beaucoup d’autres cette saison d’ailleurs.

 

Les dates étaient connues depuis quelques temps : du 13 au 15 juin avec le tournoi à proprement parler le samedi après-midi. Le reste du temps était ouvert aux discussions internationales, aux visites, aux repos plus ou moins hépatique … et il faut bien le dire aux voyages aller et retour. C’est quand même pas la porte à côté. Mais ça valait largement le coup d’aller rencontrer en Belgique des équipes belges (bien sûr), italiennes, anglaises, allemandes et françaises.

 

La toute première étape consiste toujours à faire la tournée des points de rendez-vous fixés par les capitaines de Frégate (dixit l’Amiral). On entend ici par « Frégate Â» un objet non flottant comportant volant et roues, bref, un minibus.

 

Quatre Frégates. Trois partent à 5h du mat’ (ils sont fous … !). La dernière ne part qu’à 9h.

 

Dans la Frégate de 9h

Personnellement, j’avais embarqué dans la Frégate de 9h. Une Frégate remplie de fonctionnaires. J’ai eu peur que nous fassions une pause de 9h30 à 11h30 et que la Frégate coupe ses moteurs à 16h30 ou que nous nous mettions en grève par solidarité cheminote, mais il n’en a rien été finalement. La bonne humeur s’est installée tout de suite. Il y avait Touf’, qui, comme d’habitude, n’a pas arrêté de parler. Jéjé nous a parlé des surprises de son travail, Hulk ne s’est pas mis en colère. Pat’ ne ronflait pas encore, Chameau conduisait (imaginez, une Frégate conduite par un Chameau …), Sophie et Nathalie ajoutaient la women’s touch. Tout ce beau monde pour prendre la direction de Roissy pour aller chercher l’auvergnat de Paris nommé Ravoutoutou pour ensuite viser la Wallonie.

 

Quelques déconnades plus loin, nous apprenions que Dédé avait éprouvé le besoin de se faire aider par la gendarmerie pour recompter ses points sur le permis et que Toc avait trouvé plus joli d’ajouter quelques zébrures sur l’aile de sa Frégate, ça devait faire plus « sport Â».

 

La pause de midi est vite arrivée – près de Sancerre, on fait pire – et nous avons déballé tout ce que chacun avait amené comme contribution alimentaire : pâtés, quiches, pastèque (ah bon ?), saucissons, salades composées, fromages, fruits (ah bon aussi ?) et quelques boissons qui font « plop Â» quand on débouche les bouteilles.

 

Fait assez chaud et je connais un dépourvu de frange qui cherche assez rapidement un brin d’ombre.

 

On repart après avoir pris le temps de déguster tout ça. Nathalie a pris le relais de Chameau aux commandes de la Frégate. Roissy finit par approcher. Direction la gare RER pour hameçonner le dit auvergnat de Paris. On le voit arriver avec une valise de 37 kg. Un peu timide il nous serre la main, impressionné sûrement par nos carrures de Golgot 14. Le Ravoutoutou est un animal un peu réservé avant de distribuer ses compotes maison et de faire gouter sa charcuterie. On case sa valise dans la place que nous avions faite. On repart. La Touf’ prend le volant pour ne plus le lâcher jusqu’à destination.

 

Au passage il nous a permis de réviser les codes de la route français et belge.

 

Le code français, on pensait le connaître à peu près. Et bien non, nous méconnaissions l’art 37-9 que La Touf’ nous a remis en tête : « Tout véhicule placé devant un autre est prioritaire quoiqu’il arrive Â». Utile à savoir quand un choisit son allée à un péage par exemple …

 

Il nous a également permis d’apprendre que le code de la route belge autorise parfois les dépassements à droite et dispense régulièrement de clignotants.

 

Ça a du bon les voyages internationaux, on apprend toujours quelque chose.

 

Il est à peu près 19h-19h30, j’sais plus, on klaxonne comme des franchouillards moyens pour bien faire voir cékikélà. On n’a pas loupé le point de rendez-vous c’est sûr, puisqu’il y a pas mal de monde et qu’on aperçoit des têtes connues. Gilles et Michèle sont aussi là. Deux personnes qui nous sont devenues bien précieuses tant ils nous aident dans notre petit bonhomme de chemin. Tout ça tient à la main une des choses qui se fait de mieux en Belgique : la bière.

 

On amarre la Frégate, on fait péter la bise à tout le monde et pas de répit, on enfile les T-Shirt spécifiques au dress-code convenu. Vissage des casquettes idoines sur la tête. Perception des 5€ règlementaires par DafToc, perception, par leurs propriétaires, des bagages pour aller poser tout ça dans le dortoir que nos hôtes nous ont bichonné.

 

C’est un grand dortoir commun. Chacun choisit sa place. J’ai comme un pressentiment… à moins que ce ne soit tout simplement l’expérience. Tino sera à ma gauche, après il y aura Pat’, après encore il y aura Dub. A ma droite, il y aura le Pape. Alors je me dis que le Ciel me viendra peut-être en aide … mais même ça, j’en suis pas certain …

 

Je laisse mes inquiétudes à l’étage et je descends rejoindre le monde. La clim’ de notre Frégate ne soufflait que du chaud. J’ai soif. Et visiblement, la clim’ avait dû souffler du chaud dans tous nos minibus.

 

 

Ces Belges, ils font vraiment de la bonne bière

La soirée est passée à la vitesse d’une balle de fusil, rythmée par des rencontres du 3ème type avec de drôles de types. Tous avaient quelque chose à dire – des choses étranges parfois, faut bien le concéder. D’autres avaient des choses à montrer. Ce genre de soirées riches de différences.

 

Mais si elle est passée à cette vitesse, cela ne veut pas dire qu’il ne s’est rien passé, bien au contraire.

 

Finalement, je me suis retrouvé à discuter tour à tour avec des français de Clermont et d’ailleurs, des italiens, des anglais, des allemands et des belges et à chaque fois avec une balle neuve en mains. J’ai goûté des bières au réglisse, des aux fruits rouges, d’autres plus connues conditionnées dans des bouteilles à étiquettes bleue ou rouge et enfin, pas mal bien plus « classiques Â» mais très agréables.

 

Le repas est arrivé à point nommé. Boulettes-frites, simple, efficace et bon. C’était l’Amiral qui distribuait les sésames pour avoir droit à ce délicieux met. Nos hôtes ont quand même pu donner du rab à ceux qui en avaient le plus besoin, certains en auraient certainement eu encore plus besoin, mais même eux ne savent plus trop où ils étaient à ce moment de la soirée.

 

Ravoutoutou a sorti sa saucisse fumée – n’éloignez pas vos enfants à la lecture de ces mots, rien de potentiellement choquant – un délice ramené de Savoie, si je me souviens bien, d’autant meilleur que bienvenu quand on a besoin d’accompagner le houblon fermenté.

 

Patoche a beaucoup discuté également. Il porte beaucoup d’intérêts à la culture étrangère.

 

Dédé a fatalement été monosyllabe, signe d’une imbibition prononcée. Mot paradoxal quand on sait que dans cet état, il ne prononce pas grand-chose d’audible.

 

Tino ne s’est pas perdu. Un pur exploit !

 

Pinpin a eu des blancs au fur et à mesure que celui de ses yeux changeait de couleur.

 

Fred Michalak faisait du troc avec des casquettes qui n’étaient pas à lui. Il échangeait ça contre des cravates anglaises qu’il n’est possible de porter que dans ce genre de soirée. J’ai sauvé ma casquette et mon honneur.

 

L’autre Fred faisait le tour de groupes au petit trot.

 

L’Amiral a eu, juste avant de se coucher le besoin de se retrouver. Il a été vu, assis à côté de Dub, le visage déconfit du Pacha ayant perdu son navire en pleine mer, complètement déboussolé d’avoir égaré ses cartes marines. Son fils, Moussaillon, n’était pas tellement en état de lui lancer une bouée de sauvetage, déjà noyé par ailleurs.

 

Dub, justement, n’avait pas sauvé sa casquette lui, il tentait de ramener l’Amiral sur le rivage alors qu’il avait une des « fameuses Â» cravates anglaises autour du cou. C’est dire si on doutait de sa crédibilité.

 

Chacun est donc rentré à l’heure qu’il a voulue. Vous vous souvenez ? J’avais des inquiétudes en posant mes affaires dans le dortoir…

 

Tino n’était pas rentré, la soirée n’était donc finie pour personne. Dub était déjà là, à dormir visiblement …. euh … plutôt « audiblement Â». Le Pape lui répondait dans un langage qui n’appartient qu’à eux. Le Ciel n’a donc rien fait pour moi, m’endormir va être diaboliquement compliqué. Bizarrement, Pat’ n’a rien dit pendant cette nuit, ça devait cacher quelque chose, je sais qu’il est plein de ressources.

 

Malgré la fatigue des tests de dégustation, je ne suis arrivé à dormir que par moments. Arrivé, jusqu’à ce que Tino et Q rentrent de leur périple avec bruits, commentaires, rigolades et voix forte. Mais je ne leur en veux pas. D’abord, ils sont rigolos et rien que de voir le spectacle de Tino s’affaler sur son matelas un peu à la façon d’un morse tué en plein vol (si, si, c’est l’image la plus fidèle que j’ai trouvée) valait vraiment le coup d’être réveillé. Mais en plus, ils ont permis aux ronfleurs … de ne plus ronfler – au moins pendant ce temps. Rien que pour ça, je vais leur ériger une statue à ces deux-là.

 

Je suis un peu inquiet au milieu de la nuit, Tino tente de me rouler dessus, je repousse ses avances pas seulement à cause de son haleine …

 

Bref. Nuit courte, pas trop dormi et j’ai des nausées … sûrement les fruits et la pastèque ingurgités pendant le voyage de la veille …

 

Au réveil, Dub est « Ã©tonné Â» d’avoir ronflé, lui qui ne ronfle que rarement selon ses dires. On a recompté les occasions de ronfler et ça doit bien faire 3 à 4 fois par semaine …

 

 

Le jour le plus long

La matinée du samedi a été consacrée au tourisme pour ceux qui allaient bien. Visite de Maastricht (prononcer « MAATRIQUE Â»). Il paraît que c’est très joli à voir « MAATRIQUE Â».

 

Et puis pour ceux et celles qui ne voulaient pas voir ça, y avait la séance chocolat. Les belges ils sont forts pour ça aussi. Y a les frites, la bière et le chocolat. Que du bio !

 

Matinée tranquille, pas de souci particulier. Y avait pas de la Quezac de servie quand même, mais c’était destiné à la récupération de la veille au soir. Fallait pas oublier que les « hostilités Â» du tournoi étaient pour l’après-midi.

 

Au repas de midi y avait pâtes bolognaises. Ça me disait pas de trop, mon ventre n’avait pas encore trop récupéré, je file donc, avec Dub, dans nos réserves alimentaires personnelles pour manger quelque chose de plus léger et taper la « discute Â» avec lui sur divers choses. Ça sert aussi à ça les weekend rugby, on rigole, on s’entraide quand y en a un à sortir du fossé, et puis on discute de choses assez sérieuses. On apprend à se connaître et on s’apprécie. La force de notre groupe vient aussi de là.

 

On a tout juste terminé avec Dub que les Valeureux Rugbymen Arvernes Clermontois montent prendre leurs habits de combats. Chacun se change, moi pas : je ne joue pas. Je donne donc les dernières consignes. Personne n’écoutait, ils ne percevaient pas l’essentialité de mes paroles. Pourtant, personne n’a jamais vu personne courir normalement avec la chaussure droite sur le pied gauche ou avec les hémorroïdes sorties … Enfin bref ….

 

On part en direction du stade. 5 minutes à pieds. On ne perd personne en route, même pas Tino.

 

En arrivant, on longe la touche le long de laquelle il a été unanimement décidé – après coup – de dresser une stèle en l’honneur de Patoche. Mais ça, on ne le savait pas encore. On en reparlera.

 

Là-bas, je suis chargé d’aller récupérer les règles de jeu : koikonfé dans les rucks, koikonfé avec nos pieds, kombienkonjoue etc etc … Un peu désarçonné, je dois être attentif à tout ça avec des explications en belge au milieu d’italiens qui ne parlent qu’anglais, d’anglais qui ne parlent qu’anglais – ça, c’est normal – mais qui joueront avec les italiens, d’allemands qui parlent français, de français qui parlent avec un accent belge et de belges qui parlent avec un très fort accent belge. Mais je m’en sors quand même, même sans maitriser l’esperanto.

 

Fin de l’échauffement. Je leur apprends que nous allons jouer toutes les équipes : celle qui mélange les Beatles et Toto Cotugno, les locaux, Cambrai, les allemands de je-sais-plus-où, une autre équipe belge et enfin Lorient dans ce qui sera la probable finale si tout se passe bien.

 

Tout s’est très bien passé. Bon esprit, du jeu et pas de mauvais gestes. Tout … jusqu’au match contre Cambrai où il y a eu quelques départs de feu. Finalement rien ne s’est embrasé, mais Toc a cherché des noises – ou l’inverse, L’Amiral et Moussaillon un peu aussi. Quand on a Hulk et La Brute dans ses rangs, on ne craint pas grand-chose.

 

La Brute est un garçon discret … qui porte bien son surnom. A l’entrainement un jour, il m’a mis un arrêt buffet alors que lui certainement n’a même pas eu l’impression de mettre plus de force que pour bouger la peluche de sa petite fille adorable.

 

Jusqu’au dernier match, nos Vrac nous ont concocté quelques gestes dignes du Top14 : Marmau a tenté et réussi un superbe chistera, Touf’ a tenté à plusieurs reprises la réception de balle avec les mains grasses de frites – là, faut le dire, c’est un échec, Fred Michalak a tenté et réussi ses feintes de passe et ses « j’fais semblant de te rentrer dans la gueule, et puis finalement je t’emplâtre quand même Â», là aussi, un succès.

 

Mais la palme, le talent d’or, le trophée Gedimat, il est pour Patoche, le long de la ligne de touche que nous longions tout à l’heure, rappelez-vous. Ballon dégagé au pied par l’adversaire, Patoche, bon pied bon œil, veillait au grain (en face y connaissaient pas Patoche visiblement …), il sort le ballon de la touche d’un bond léger et alerte. Une vraie gazelle toute bondissante not’ Patoche. Et il sort ce ballon en direction de Dédé qui pour l’occasion s’est fendu d’une course magnifique.

 

J’avais la glotte toute retournée par l’émotion, mes jambes fléchissaient sous tant de beauté, mes yeux se mouillaient devant une telle perfection. J’ai failli lui proposer de porter ses bagages le reste du weekend … juste failli …

 

Après le match houleux contre Cambrai, Moussaillon prend la parole et dit que ce n’est pas normal que nous nous énervions comme ça. Que contre Lorient, ça pourra pas le faire. Qu’on doit rester calmes.

 

Merde ! Il a raison !

 

Et il en profite pour dire à Fred Michalak qu’il faut vraiment qu’il tienne ses nerfs.

 

L’a raison l’Moussaillon !

 

Et il en profite pour engueuler (gentiment) son père d’Amiral. Il s’est énervé à un moment où il fallait pas l’papa.

 

L’a encore raison l’Moussaillon ! Qu’est ce qu’il parle bien …

 

Après ces recommandations, les tensions s’abaissent. Les scores nous ont été favorables et la finale attendue contre Lorient aura bien lieu.

 

Cette finale commence. Nette domination des bretons – tout le long du match d’ailleurs. Je vous le dis tout de suite, ils finiront par gagner en toute fin de match sur un essai casquette. Mais c’est mérité, faut reconnaître.

 

Pendant ce match, nous avons vu Moussaillon appliquer à la lettre les consignes qu’il avait ré-assénées à tous avant le coup d’envoi. Il y a mis du sien le Moussaillon … puisqu’il a été le premier à armer une droite – une gauche aussi je crois – contre un des adversaires du moment un peu à la façon « Raoul Volfoni Â». Il a même eu l’honneur d’être celui que l’arbitre a demandé de sortir du fait son énervement.

 

« Désolé les gars, j’ai pas tenu Â». C’est ce qu’il a dit le Moussaillon en sortant. Il doit déjà le savoir, il est tout pardonné.

 

Autre fait marquant, Q s’est blessé à une côte. Vous savez, ce genre de blessure qui fait mal quand on respire ou quand on fait un mouvement de tous les jours qui parait très anodin d’habitude. Ben oui, ce genre de blessure là. Ceux qui l’on connue savent, les autres, faut juste imaginer.

Je vais le chercher sur le terrain pour voir s’il a pas besoin de soutien pour marcher. Et là,  j’avoue, j’ai été un gros salaud. Il avait sous la douleur des expressions du visage qui m’ont fait … rire. Je suis ignoble, moi qui aime beaucoup Q, je me foutais de sa gueule tout en essayant qu’il ne le voit pas. Mince, il l’a vu …

 

Arrivés en bord de touche, un peu de froid. Je me souviens avoir eu ce genre de pépin et un strap autour du torse permettait de me tenir les côtes. Je lui propose, il accepte. Je l’enrubanne. Le pauvre, il sait déjà qu’il ne dormira pas la nuit. Le strap lui servira peut-être ?

 

Je ne fais encore que me douter que moi non plus que je ne vais pas beaucoup dormir.

 

Après ces exploits, ces gestes techniques, ces appels à la maîtrise de nerfs et cette finale perdue on rentre au bercail, contents de ce bel après-midi. La douche va faire du bien et va falloir enchainer par la dernière soirée.

 

Il y avait un dress-code pour la soirée de vendredi, il y en a un pour la soirée du samedi. Les consignes du quartier général étaient claires. On enfile donc notre fabuleux sweat bleu avec notre logo brodé. On est organisés. Personne n’a boulotté les ordres. Au passage, boulotter en belge, ça veut dire travailler, j’ai appris ça entre deux bières. Revenez ! C’était la minute culture européenne, j’arrête.

 

La soirée commence par quoi ? Une bière, vous avez trouvé ! On repart du même pied que la veille. Moi, j’ai dû me faire une entorse parce que mon démarrage du même pied a été bien moins vif que vendredi soir. Honnêtement, j’avais pas le goût de remettre ça, ce qui ne m’a pas empêché de passer de bons moments.

 

Je vais pas tout vous dire, mais faut noter que Dub a tenté de sortir son répertoire musical sans se souvenir des paroles. A la fin, les chansons finissaient toutes par « ta ta ta Â», vous savez, le « Ta ta ta Â» de Renaud dans « C’est pas l’homme qui prend la mer etc etc … Â». Enfin, on le préfère plus comme ça qu’allongé sur le dos à ronfler comme un baigneur.

 

Je profite de l’occasion pour vous assommer avec une autre minute culturelle. Dub en Belgique il a chopé un autre surnom. « Crafouni Â», je garantis pas l’orthographe. C’est une expression belge pour décrire quelqu’un qui a le visage fatigué par des dégustations trop nombreuses, si vous voyez ce que je veux dire.

 

Il y a eu comme la veille des chants et des rires, mais globalement l’heure moyenne de couchage a été plus raisonnable.

 

Enfin, quand je dis ça, c’est pas vrai pour tout le monde. La femme d’un joueur de rugby strappé aux côtes (non, je ne donnerai pas de nom !) a eu l’idée de monter nous réveiller à intervalles réguliers. Faut l’dire, moi ça m’a fait rire. On a bien proposé à son mari de faire quelque chose, mais il n’était pas en état de bouger : il continuait de manger de la côte de bÅ“uf … Alors on a subi les venues de Madame.

 

Réveillés, avec Tino, on s’est dit que le strap du mari inefficace pouvait éventuellement être utile pour d’autres activités, mais on a pas eu le courage d’aller au bout de l’idée …

 

Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de vous retrouver coincé entre un mammouth laineux et un veau de mer mais là, franchement, je n’avais jamais vécu ça auparavant. Et pourtant, j’en ai croisé des ronfleurs, mais là … des champions du monde.

 

Pat’ et le Pape - le Ciel me met à l’épreuve - m’ont fait un duo mais pas façon David et Jonathan, rien à voir. Si Dub la veille au soir m’avait épaté dans sa conversation avec le même Pape (encore lui), le Pat’, il a bien plus de conversation.

 

J’ai tout essayé :

  • taper des mains : efficace 5.38 secondes

  • les réveiller gentiment : « Le Pape ? tu ronfles Â» et le Pape prononce un vague « Pardon Â» mélangé de sommeil et de … ronflement – vous croyez qu’il se foutait de ma gueule ?

  • les secouer : vu le gabarit des moteurs de tondeuse à gazon et vue l’heure de la nuit, je devais pas avoir assez de force

  • les réveiller moins gentiment : voir paragraphe « les réveiller gentiment Â»

  • tenter de leur proposer d’aller passer cette seconde partie de nuit à l’extérieur avec mon chéquier et ma carte bleue : ils doivent être un peu casaniers, ils ont pas voulu

 

Il ne me restait plus qu’une chose à envisager : devenir un assassin (ou un bienfaiteur ?).

 

Pour la première fois de ma vie je me suis demandé si un double-meurtre me couterait cher en années de prison, si on me retirerait la garde de mes enfants. Peut-être aurai-je des circonstances atténuantes.

 

J’ai beaucoup réfléchi.

 

Pour l’arme du crime, j’étais prêt à le faire à mains nues, les « finir Â» avec les dents si nécessaire. Ça, c’est bon.

 

Pour les témoins du meurtre, je pense qu’ils auraient été solidaires de moi et de toute façon, certains n’auraient rien vu pour la simple et bonne raison qu’ils ronflaient aussi. D’autres, après une demande d’expertise, leur analyse de sang aurait montré qu’ils ne pouvaient pas être lucides au moment des faits. Ça, c’est bon aussi.

 

Et puis il aurait fallu faire disparaître les corps. Ah merde ! Grosse difficulté … Là, la tâche est trop compliquée, je dirais même insurmontable. Je vais donc devoir abandonner mon projet …

 

Je recule devant ces deux gros problèmes. Je prends mon matelas, mon duvet, mon petit oreiller et mes tongues. Inarrêtable,  Je file d’un pas décidé m’installer … dans le couloir trouver 3 heures de sommeil. Je les ai trouvées tout de suite, il faisait moins chaud, l’air plus sain, et le calme était … royal.

 

 

Retour vers le futur

Après cette « drôle Â» de nuit, faut penser à boucler les bagages pour rentrer aux pieds de nos beaux volcans.

 

Il ne fait pas très chaud, un peu couvert. Nos hôtes nous préparent le petit dej’ et Tino qui doit avoir du sang anglais dans les veines termine les restes du repas d’hier soir : ventrèche et saucisse. On lui laisse bien volontiers pour boulotter tartines beurrées et confiture. Je vous réexplique ce que veut dire boulotter en belge ? Naaan, je plaisante …

 

On monte dans les Frégates et c’est parti ! Back to France ! La Frégate de l’Amiral reste en arrière-garde quelques temps encore histoire de profiter de l’accueil belge. On part donc en convoi de 3 frégates, la quatrième restant à quai.

 

Je prends le volant. A un moment, j’ai voulu faire un crochet touristique : une magnifique sculpture sur un rond-point. Je sors de l’autoroute en espérant faire plaisir aux poursuivants. Ben vous le croirez ou pas, mais ils ont pas aimé ce crochet culturel. Que faut-il faire pour les intéresser à quelque chose ? En réalité, je m’a planté … chuuutt …

 

Dédé, par solidarité, a fait la même une centaine de km plus loin. Merci Dédé, je ne suis pas ridicule tout seul !

 

Le retour est toujours un peu plus calme que le voyage aller. On imagine pourquoi. Mais les choses se sont bien passées. Dédé n’a pas recompté ses points, Toc conduisait pas, ça réduisait la possibilité de faire des éraflures, c’est Gilles qui a pris le volant et La Touf’ était fatigué, il ne nous a pas fait réviser les codes de la route. Q, calé sur son siège priait à chaque aspérité de la route.

 

 

La devise

Pour terminer, vous me demanderez peut-être pourquoi j’ai titré ce récit ainsi : « L’union fait la force Â».

 

Il s’agit de la devise de la Belgique.

 

J’ai discuté avec certains d’entre eux et ils m’ont dit que les différences Wallons/Flamands les gens n’en avaient rien à faire. Que c’était un sujet dont s’étaient emparé les politiques et quelques extrémistes. Sinon, les quidams de là-bas n’y pensent même pas. C’est rassurant je trouve.

 

Cette devise pourrait aussi être la nôtre, il y a quelque chose dedans qui nous ressemble un peu.

 

Puisqu’on parle des belges, j’en profite pour leur tirer un grand coup de chapeau. C’est une organisation, un investissement personnel également et ils ont mené ça de main de maître. Grand merci aux Coqs Mosans. Ils ont une autre spécialité : l’accueil sincère.

 

Voilà. On va se quitter là pour le moment. Pardonnez-moi si je n’ai pas cité tout le monde mais très honnêtement, j’ai pris beaucoup de plaisir à vous voir tous. Vraiment.

 

A bientôt pour de nouvelles aventures et que la force soit avec vous !

 

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